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Publié le 29/09/2022

Approchons-nous du Yi Jing

Cette pratique chinoise millénaire va permettre de saisir le dynamisme des situations et nous aider à adopter l’attitude la plus juste dans le moment présent.

Depuis environ deux siècles avant Jésus-Christ, le Yi Jing est exposé dans un ouvrage devenu universel depuis que le psychiatre Carl Gustav Jung en a fait connaître la traduction de son ami sinologue allemand, Richard Wilhelm, en 1924.

Il est davantage à aborder comme un instrument de connaissance de soi (¹), même s’il est issu des pratiques divinatoires de l’Antiquité chinoise.

Ses origines datent de l’époque où les devins utilisaient des supports oraculaires, comme les os ou les carapaces de tortue, pour entrer en contact avec les ancêtres et les esprits. Sa pratique a ensuite évolué vers la description de situations que l’être humain est amené à rencontrer dans l’existence et, plus généralement, de l’organisation énergétique de l’Univers. mais on insistera bien sur le fait que le but de la pratique n’est pas de prédire l’avenir :

Quand on approche le Yi Jing en pensant "prémonition", on induit une sorte de fatalisme comme si le futur était déjà tout tracé, ce qui n’est pas une bonne approche du Yi Jing.

Un tirage effectue une vision ponctuelle dans le temps présent et les situations à ce moment présent, dans laquelle se trouvent à la fois la sédimentation d’éléments passés et les prémices de ce qui peut advenir. Mais rien n’est figé et les possibles restent multiples.

Lire les données du tirage

À l’aide de trois pièces de monnaie ( ou cinquante baguettes d’achillée ), le tirage du Yi Jing va permettre de déterminer l’une des 64 figures composées de six traits continus ou discontinus, appelées hexagrammes.

Les textes qui les accompagnent servent à éclairer les situations que l’on rencontre dans notre vie, tout en donnant des outils pour trouver l’attitude la plus juste face à elles. Et le Yi Jing, fondé sur les principes du yin et du yang, ces deux forces à la fois opposées et complémentaires présentes partout dans l’Univers ( ombre/lumière, chaud/froid, féminin/masculin, etc. ), permet d’en décrire pas moins de quatre mille quatre vingt seize !

Quand on perçoit bien comment les éléments sont articulés, un regard plus large se met en place.

C’est le grand paradoxe du Yi Jing. S’il fait référence à des situations qui se déroulent dans le temps, il ne se contente pas d’un temps linéaire, celui des horloges. C’est comme si on ouvrait l’instant présent pour élargir notre perception et entrer dans un champs plus ouvert.

Notre psychisme accepterait en quelque sorte de lâcher prise et de décrocher du moment présent pour laisser surgir des informations qui étaient discrètement là, mais non perçues, élargissant notre vision des choses. Le Yi Jing apparaît ainsi comme une porte ouvrant sur une perception élargie.

Le principe de synchronicité, selon lequel deux événements simultanés sont reliés par le sens et non par une cause, illustre d’ailleurs bien ce phénomène où l’on ne se limite plus au temps linéaire et à la loi de causalité. Inventeur de ce concept, Carl Gustav Jung avait d’ailleurs bien compris que le tirage du Yi Jing faisait apparaître l’intelligence du hasard. "Le hasard est ce grain de sable qui vient dérouter le contrôle de notre ego pour nous emmener ailleurs ! À force de pratiquer le Yi Jing, une éducation de l’intuition se fait".

"Là où va l’esprit, l’énergie suit". »

Quand l’intuition prend le relais du mental

Un tirage du Yi Jing s’effectue en plusieurs phases dont voici les principales : ( le détail sera fourni ultérieurement )

• Tout d’abord, il demande à celui qui l’exécute de prendre un temps d’arrêt. Il s’agit de revenir à soi, de se mettre à l’écoute de son corps et de sa respiration, de calmer son esprit, comme pour entrer dans un état méditatif.


• Au moment du tirage, on passe à la seconde étape qui nécessite de faire appel à l’intelligence rationnelle, au mental, à la concentration sur la question retenue.


• Il est de bon ton de rester concentré pour les six lancés des trois pièces


• Il convient ensuite de "tracer" les hexagrames


• Puis analyser les figures obtenues et les textes qui leur sont associés.
  Lors du tirage du Yi Jing, l’intuition est capitale. C’est grâce à elle que l’on va pouvoir faire remonter à la conscience certains éléments inconscients. Tout d’abord se mettre humblement à l’écoute de chacune des descriptions que nous ont léguées les sages, puis laisser notre psychisme réorganiser ces matériaux de manière naturelle, intuitive, compréhensible pour nous aujourd'hui.


• Ce n’est d'ailleurs qu'avec ces repères mis en place les uns après les autres que l’on peut laisser parler l’intuition globale, la synthèse, qui représente la dernière étape puisqu'un tirage doit permettre d’élargir sa perception d’une situation, en y intégrant soit des éléments qu’on ne voyait pas auparavant, soit des éléments auxquels on n’accordait pas assez d’importance.

On va donc répondre à une question choisie la plus synthétique possible, centrée sur nous-même bien entendu, que ce soit d’ordre relationnel, professionnel ou autre. Car le Yi Jing permet uniquementde répondre aux questions par soi-même. La mettre en lien avec le résultat obtenu par intuition donc, dans le moment présent. Ce qui va conforter notre attitude ou au contraire nous inciter à changer de cap.

Si au début du premier millénaire avant Jésus-Christ, en Chine, on faisait appel aux esprits, puissances extérieures qui venaient se loger dans la personne pour lui apporter leur lumière. Aujourd’hui, on a compris qu’on trouvera toujours cette lumière en puisant en nous-même via l’intelligence, la vigilance, l’écoute et l’attention. C’est ainsi que peu à peu, on arrive à "ré-éduquer" son intuition et à aiguiser son discernement.

Prémonitions

Qui n’a jamais été tenté de connaître son futur ?

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