LA MÉDITATION
La méditation est avant tout un travail sur soi, une démarche strictement personnelle et individuelle d'introspection sans aucun support idéologique et sans aucune visée mystique. C'est fondamentalement éloigné d'une démarche doctrinale et dogmatique, à l'opposé d'une construction intellectuelle basée sur quelque type de discours que ce soit. Puisque dans la méditation, il est impératif de ne penser strictement à RIEN. Il est primordial de ne pas laisser distraire lors de cette démarche méditative par des idées qui ne demandent qu'à vous submerger. Le but n'est surtout pas de réfléchir d'une manière relaxée à ceci ou à cela. Le but n'est pas d'endosser d'une manière imaginaire une quelconque "sérénité orientale". Non, il ne faudra penser à RIEN.
La méditation c'est une remise à zéro, un repos de toutes les fonctions qui constituent la personne qui a décidé de méditer. Repos, ne veut pas dire annihilation, rejet, interdit, négation, conflit ou mortification. Au contraire, la méditation, c'est un enroulement de soi-même sur soi-même, c'est la remise en cohérence de soi, c'est le regroupement de soi avec soi.
Ce n'est surtout pas l'éparpillement, l'épanchement, la fusion, la métamorphose. Tous ces égarements relèvent plutôt de la névrose et parfois du dédoublement ou de la perte d'identité.
Il existe plusieurs types de méditation, je aborderais en particulier les méditations axées sur la respiration, puisqu'il s'agit de ce que je pratique et donc je ne parle bien que de ce que je connais.
Avant de commencer
La posture
La chose la plus importante pour pourvoir démarrer la méditation, c'est le désir de bien la faire.
Ensuite vient l'importance de la posture. Plusieurs positions sont possibles, et certaines écoles ont développé des attitudes physiques très complexes voire douloureuses.
En occident nous sommes considérés comme un peu maladroits de nos corps. En fait nous allons nous attacher à choisir la posture la plus simple possible :
le dos et la nuque bien droits, çà c'est important pour la bonne circulation des énergies dans la colonne vertébrale et une bonne irrigation des chakras.
L'idéal est de s'asseoir de façon à ce que les jambes retombent et que la verticalité du corps puisse être obtenue. L'élément primordial est la position de la colonne vertébrale qui doit être presque "tendue" un peu comme la corde d'un arc. Cette "tension" est sa tenue naturelle, que nos modes de vie ont contrecarré. Il faut chercher ce point d'équilibre, qui existe chez tout un chacun, en particulier en se laissant légèrement tomber vers l'arrière. On peut également se balancer doucement d'avant en arrière jusqu'à ce que ce point d'équilibre soit trouvé.
Personnellement aucune de ces positions ne m'est possible, étant donné que je me suis mis tard dans le circuit des médecines saines : aussi j'ai des difficultés provisoires à me mettre en tailleur !On vous dit :
- Assis en tailleur, les jambes croisées, les pieds sous les genoux (position dite du lotus ou padma asana)
- un pied dessus et un pied dessous (position dite du demi-lotus)
- les deux mains posées sur les genoux paumes tournées vers le haut, l'index devant toucher le pouce.
Autres positions :
- à genoux, assis sur ses pieds, tallons vers l'extérieur, les gros orteils juste écartés de deux centimètres, genoux joints si possibles. Les fesses se calent entre les talons.
- Assis sur une chaise ou tout autre mobilier rigide. Un bord de lit ou un fauteuil est déconseillé car si le support est souple il va s'affaisser et c'est alors difficile et fatigant de rester avec le dos droit.
Maintenant on peut commencer
La méditation peut commencer en respirant normalement, sans forcer à l'inspiration, ni à l'expiration. La respiration connaît elle-même ses rythmes et ses variations d'ampleur. Il n'y a pas lieu de la contraindre à une régularité rythmique ou volumique. Cette contrainte, en opposition avec les rythmes naturels du corps, ne saurait avoir d'effets bénéfiques à ce stade de la méditation.
Une fois que la posture est trouvée et que la respiration s'est installée dans son cycle, il convient de se décontracter. Il s'agit de relâcher les tensions physiques et psychiques. Il est bon de faire un parcours mental sur son propre corps :
- laisser tomber les crispations du visage<,/li>
- de la mâchoire,
- décrisper la nuque (on peut éventuellement au début mouliner un peu la tête en la faisant tomber sur une épaule puis en tournant lentement),
- laisser retomber les épaules,
- décrisper son ventre,
- laisser reposer ses jambes.
Une fois toutes ces conditions naturelles retrouvées (ce qui peut prendre un certain temps), il est impératif de ne plus y penser. C'est un état de calme abolu qui est né.'
On avance encore un peu
L'établissement de l'attention à ce que l'on fait
Le niveau suivant de la pratique de la méditation est l'établissement de l'attention. Il ne s'agit pas lors d'une méditation de somnoler ou de rêvasser, mais il est nécessaire de bien accompagner la respiration simplement (sans lui attribuer des significations abracadabrantes de purification ou d'expulsion) pour pouvoir observer simplement ce qui se passe. Les idées qui viennent, regardez les passer sans vous y accrocher. Mais attention l'idée de ne pas avoir d'idée n'est pas une solution puisqu'alors vous vous bloquez, ce qui n'est pas désiré du tout.
Laissez venir ...et passez au suivant.
Cette pratique consiste à veiller, à prêter attention aux choses perçues, ressenties, vécues, sans juger, sans intervenir sur leur contenu ni sur leur déroulement.
DONC :
Voici un résumé bref qui va vous convenir.
Vous pouvez utiliser des postures différentes pour méditer, mais dans des circonstances ordinaires, être assis est ce qu'il y a de mieux.- Que vous vous asseyiez sur une chaise ou sur un coussin, considérez votre siège comme un trône - le centre de votre pratique et de votre vie- .
- Évitez ABSOLUMENT de bloquer votre circulation sanguine par des pressions diverses sur vos membres oú votre corps.
- Lorsque vous vous asseyez, prenez une posture équilibrée et bien ancrée, permettant à l'énergie au centre de votre corps de se déplacer librement.
- Si vous êtes sur un coussin, asseyez-vous les jambes librement placées mais non croisées.
- Si vous êtes sur une chaise, gardez vos jambes décroisées et vos pieds à plat sur le sol.
- Dans tous les cas, vous devez impérativement imaginer qu'une ficelle est attachée au sommet de votre crâne et vous tire droit vers le haut.
- Laissez votre corps s'installer autour de votre colonne vertébrale ainsi érigée.
- Placez vos mains sur vos cuisses, pas trop en avant pour ne pas tirer vos épaules vers le bas, pas trop en arrière afin que les épaules ne se contractent pas et ne pincent pas la colonne vertébrale. Les doigts sont rapprochés et détendus; pas étalés et agrippés, comme si vous ne pouviez vous laisser aller.
- Rentrez le menton et détendez les mâchoires.
- La langue est également détendue, placée contre les dents d'en haut. La bouche est légèrement ouverte.
- Le regard est tourné vers le bas, les paupières presque mi-closes. Les yeux ne regardent pas; les yeux voient simplement.
- De même chose avec les sons; nous n'écoutons pas, mais nous entendons. En d'autres mots, nous ne nous focalisons pas sur nos sens.
- S'affaler détériore la respiration, ce qui affecte directement l'esprit. Si vous êtes voûté, vous allez lutter avec votre corps en même temps que vous essaierez d'entraîner votre esprit. Ce que vous voulez faire est à l'opposé : synchroniser votre corps et votre esprit.
- Lorsque votre concentration est vacillante, contrôlez votre posture. Reprenez votre position droite. Imaginez la ficelle tirant votre colonne vertébrale droite vers le haut et détendez votre corps autour.
Travailler avec la respiration
Habituellement, notre esprit turbulent saute d'une pensée à l'autre. On se rejoue le passé; on rêve sur le futur. Dans la méditation, on place notre esprit sur un objet et on le maintient là. Dans la méditation shamatha, l'objet est le simple acte de respirer. La respiration représente le fait d'être en vie et l'immédiateté du moment. L'utilisation de la respiration comme objet de méditation est particulièrement bonne pour calmer un esprit affairé. Le flux régulier de la respiration apaise l'esprit et apporte la stabilité et la détente. Il s'agit d'une respiration normale, rien n'est exagéré.Une technique très simple consiste à compter les cycles d'inspiration et d'expiration de un à vingt-et-un :
Placez votre esprit sur la respiration et comptez chaque cycle ainsi.
- Nous inspirons, puis nous expirons : « Un ».
- Inspiration et expiration : « Deux »
- etc
- etc
- etc
- etc
- Inspiration et expiration : « Vingt et un »
C'est assez simple, non ?
- Vous pouvez laisser tomber le comptage lorsque votre esprit est stable.
Rassembler l'esprit
Quand vous vous concentrez sur la respiration, vous pouvez remarquer que des pensées et des émotions variées surgissent. Lorsque cela arrive, prenez acte que vous pensez et replacez votre concentration sur la respiration.- En vous concentrant, vous vous ramenez à l'attention. Vous vous recentrez dans votre esprit et vous placez cet esprit sur la respiration. Lentement vous vous stabilisez. Petit à petit, vous ralentissez l'esprit.
- Au début, lorsque vous faites cela, vous pouvez ressentir le mouvement des pensées comme une cascade grondante. Puis au fur et à mesure que vous appliquez la technique qui consiste à reconnaître les pensées et à replacer votre concentration sur la respiration, le torrent se ralentit, devient une rivière, ensuite un cours d'eau sinueux, qui finalement coule dans un océan profond et calme.
- Pour que le mouvement de l'esprit se ralentisse ainsi, cela demande une longue pratique régulière. Une bonne pratique consiste à méditer dix minutes par jour, année après année. Avec les hauts et les bas, doucement nous nous familiarisons avec la stabilité naturelle, la force et la clarté de l'esprit. Il devient naturel d'y revenir. Nous lâchons prise de nos idées conceptuelles sur la méditation. Nous pouvons nous détendre et l'apprécier.
- Nous commençons à laisser cet état naturel de bonté fondamentale se diffuser dans notre vie entière.
Vous pouvez vous y mettre
Je vous ai présenté ici des méthodes que j'applique réellement le plus possible, avec mes hauts et mes bas !
La respiration est pour moi un support pour rester proche d'une ligne que je me suis fixée. C'est pourquoi j'ai abordé les rythmes respiratoires.