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LE GRAND PROJET
ENFANCES

Ce texte vient complèter la vie en spirale

Un enfant heureux ?

En voilà une question ! Il y a peu de temps (sur l'échelle de la vie), nul parent n'aurait songé à se la poser, du moins en ces termes. Et qui aurait imaginé qu'une institution a priori aussi éloignée du sujet que l'Organisation de Coopération et de D éveloppement Économiques(OCDE) en viendrait un jour à faire une étude comparée sur « le bien-être des enfants » dans ses pays membres ?

Ignorés au XVIe siècle, découverts au XVIIIe siècle, ces petits êtres remuants et braillards ne deviennent objet d'étude qu'à la fin du XIXe. On les découvre, et alors naît la puériculture, les soins spécifiques à leur prodiguer. Certains y voit déjà un filon intéressant !

Ce qu'aujourd'hui on nomme pompeusement 'éducation' avait parfois tout simplement le visage appliqué des écoliers en blouse grise de Robert Doisneau. La tâche de l'instituteur consistait à modeler des êtres obéissants, conformes aux exigences d'une société soucieuse, à juste titre, de ses codes et de ses hiérarchies en usant de coups de règle à volonté. Il était recommandé aux parents de muscler le tempérament de leur rejeton en faisant tout pour que l'enfant « devienne maître de lui », écrivait en 1952 l'abbé François Dantec dans son ouvrage « Foyers rayonnants » destiné aux familles catholiques. Pour cela, il fallait discipliner ses premiers caprices. C'est la période du « dressage de la toute première enfance », précisait l'intraitable et abominable curé.

La psychologie se penche ensuite sur leurs besoins affectifs. Mais il faut attendre encore quelques décennies et les leçons du Dr Freud pour que Jean Piaget, Henri Wallon, Donald W. Winnicott renouvellent entièrement le regard de la société sur les enfants, en révélant toutes leurs potentialités. Des chercheurs de tous types se penchent sur le sujet, pour ne plus le lâcher. Maria Montessori et Célestin Freinet créent les bases de pédagogie nouvelle dont certains enseignants feront usage dès Mai 1968.

Avec l'arrivée de la pilule, les petits, moins nombreux, n'en sont que plus chéris et cajolés. Portée par l'effervescence conceptuelle et libertaire des années 1970, Françoise Dolto ajoute de nouveaux mots au lexique pédiatrique : autonomie, épanouissement, désir, liberté. « L'enfant est une personne », clame la psychanalyste vedette sur les ondes de France Inter. Il ne s'agit plus seulement de l'éduquer, mais de le comprendre. Et plus question de lui dire qu'il doive faire quoi que ce soit : attention au traumatisme qui entraînerait la prison pour les 'parents bourreaux' et le placement bien entendu de l'enfant dans une boite adaptée à son usage par les services sociaux. On en profite même alors pour dire que pour les adultes c'est pareil : la politesse et toutes les règles de la société sont bonnes pour la poubelle, On va créer autre chose : de mieux bien sûr ! On attend encore le mieux ! Depuis 1968 !


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Où en sommes-nous aujourd'hui ?

Je vais d'abord vous dire maintenant que ce sujet est très délicat à traiter. Il n'y a, dans mon approche, aucun désir de blesser quiconque. Je ne porte pas de jugement non plus et si des formulations sont peut-être parfois un peu abruptes, c'est pour éviter la langue de bois qui nous fait tourner autour du pot et ne jamais traiter ... aucune question. Le rôle des parents est un des plus ingat : le parent ne doit présenter aucune aridité , être toujours présent, savoir tout entendre et tout supporter tout en montrant de la fermeté, de la compréhension. Et tout cela en débordant d'un amour infini vers sa progéniture qui est notre universalité toujours présente.. Tout parent a le droit de commettre des erreurs puisque rien n'est fini dans notre monde, tout étant en perpétuelle évoIolution. Ce qui s'appliquait fort bien à une époque n'est même plus envisageable dans une autre, puisque d'une part tout évolue et d'autre part tout ne se réalise qu'au fur et à mesure que chacun avance sur son propre trajet.

L'enfant, dont les droits sont donc désormais reconnus par les pouvoirs publics et les institutions internationales, occupe une place complexe. Ses devoirs n'ayant pas été formulés, il évolue sans équilibre. Comme la société elle-même manque de projet, si l'enfant est de plus en plus désiré, entoure, écouté, soutenu, il subit de plein fouet les conséquences des déboires conjugaux de ses parents. Il apparaît aussi que l'on découvre, parce qu'on s'y est enfin intéressé, que l'enfant est parfois victime de maltraitances diverses, mises en évidence surtout depuis la fin des années 1990. Martine Segalen publie un livre avec un titre accrocheur : « À qui appartiennent les enfants ? » (Tallandier). L'enfance est devenue un milieux réellement juteux et fort apprécié de 'chercheurs' avides de 'faits de société' sans qu'ils aient envie d'y apporter une quelconque solution et sans en chercher l'origine sociale et, surtout, ne pas tarir la source de bénéfices.

Que devrions nous songer à faire?

Nous devons revoir la société dans la globalité mondiale. C'est une obligation d'équilibre ! Des règles doivent être établies. Et elles doivent être les mêmes partout dans le monde et pour tout le monde, jeunes et vieux. Et c'est par les enfants que l'on pourra faire avancer les choses. Et nous pouvons compter sur eux !

Le grand projet doit devenir celui de la Grande harmonie Universelle.


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Donnez une place capitale respectueuse à tous.

Des règles

D'abord pendant l'enfance, en fixant des règles l'enfant va prendre conscience qu'il vit dans un univers balisé dans lequel les pulsions doivent être contrôlées, ce qui va le rassurer. Il sait rapidement qu'il doit respecter un code. Les rites sont capitaux dans la structuration de chaque être, comme des sociétés.

L'estime de soi aussi est importante : elle naît du sentiment que, quoi qu'il fasse, l'enfant est une source de bonheur pour ses parents. Cette estime se construit à partir de l'autonomie : les adultes se doivent d'accompagner l'enfant et le féliciter lorsqu'il réussit. Notre système français d'éducation va à l'encontre de ce principe fondamental. Et c'est sans doute la raison de tant d'échecs scolaires. S'il est capital de signaler les erreurs de trajectoires, les manquements aux règles , il est indispensable de mettre en valeur les actes de probités, les succès, et les preuves d'amour exprimées de cette façon positive.

S'il est capital de placer des interdits de manière forte, il est important également d'expliquer ensuite ces interdits et permettre à l'enfant, après coup, de discuter de la situation conflictuelle. Ce qui ne signifie pas faire de la parlotte ou remettre la règle en question - obéir ne se discute pas - mais il faut aussi écouter ce que l'enfant a à dire pour lui permettre d'avancer. Cela lui montre qu'on le prend au sérieux, sans pour autant pouvoir lui donner une place d'adulte. On lui parle de ce qui le concerne, pas du reste. Et ce n'est pas parce qu'on explique la règle qu'on doit attendre, pour l'appliquer, que l'enfant en soit convaincu. Il doit rouler à droite avec son vélo, non ? Et bien il doit de même se taire lorsque quelqu'un d'autre parle, par exemple. C'est aussi simple que ça !

Des contraintes obligées.

On leur demande maintenant dès deux ans d'être conscients des autres, socialisés et sages. Alors que jusqu'à l'âge de raison, vers sept ans, les enfants ont besoin de bouger, de "désordonner" le monde et le ré-ordonner pour le comprendre et essayer de le connaître. Malheureusement on ne les laisse plus ce plaisir du désordre lié à la découverte. On leur enlève en même temps leur créativité spontanée. Et à chaque étape de leur enseignement de la vie, on anticipe. On ne veut plus entendre parles des rites, c'est classé comme sectaire, voire dangereux. Le résultat est qu'ils subissent des troubles psychologiques graves, et on a oublié les traumatismes mis en exergue contre les 'mauvais parents' de l'époque Dolto ! Et mine de rien, au nom de l'apprentissage précoce, on en est revenu allègrement aux années du milieux du vingtième siècle !


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Un des rôles des parents

Les parents vont donc avoir pour tâche de fluidifier les étapes du développement de leur enfant. Si l'objectif consistait à laisser chacun penser : "Ma vraie nature, c'est de faire ce que je veux", comment voulez-vous que quelque chose de bon puisse arriver ? On ne peut pas faire comprendre un message éducatif à son enfant en esquivant systématiquement ce qui lui cause du désagrément. On doit pouvoir lui dire, et il doit pouvoir accepter d'entendre : "Ce que je t'impose ne te fait pas plaisir, mais tu dois l'accepter plutôt que de t'installer dans une funeste rébellion. Pour le moment tu dois m'obéir." Il ne s'agit pas de rétablir le dressage, mais d'exercer une véritable autorité, avec amour bien sûr. On rend un enfant bien plus heureux en l'amenant à trouver lui-même l'équilibre entre le principe de plaisir et le principe de réalité, parfois dure. L'apprentissage de la vie telle qu'elle est, avec ses bons et ses mauvais côtés est la meilleure manière d'y parvenir. Il est reconnaissant que vous lui fassiez sa place en le laissant affronter la frustration, dès tout petit. Contrairement à ce que disait Françoise Dolto, un enfant n'a pas que des droits, il a aussi des devoirs, des contraintes. J'insiste encore pour dire qu'un parent doit pouvoir imposer à son petit de trois ans un temps de sieste, car il en a besoin, même si l'enfant ne veut pas. Et cela ne doit pas entraîner de cris et de comédie interminable, Qu'il râle et bougonne un peu, oui, il se forme ainsi à l'acceptation consentie. A l'adolescence, âge des mondes virtuels et du centrage sur soi, les jeunes qui n'ont pas été suffisamment confrontés au principe de réalité sont en demande d'un modèle affirmé de parentalité. Et s'ils n'en trouvent pas, toutes les dérives sont possibles. C'est le dernier moment où il est encore possible de leur apprendre la tolérance à la frustration.

Bien entendu, et j'aurais dû commencer par là, la meilleure façon de se faire comprendre, c'est de donner soi-même l'exemple. Et il faut le répéter : les parents sont de puissants modèles d'éducation pour leurs enfants. S'ils considèrent eux-mêmes que toute entrave est inacceptable, ils présentent à leur enfant un modèle perverti. Il est bon de permettre à l'enfant de vivre avec la nécessaire connaissance des contraintes de la vie, sans que cela devienne une entrave à son épanouissement. Et s'il doit comprendre que son épanouissement ne se doit pas se réaliser au détriment des autres, il ne doit pas non plus ressentir les autres comme une entrave à son propre épanouissement.


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De sa culture à celle de l'autre

L'accès à la culture est certainement un grand facteur d'épanouissement.

Mais avant de parler de culture il faut parler des bases qui y donnent accès : l'enseignement du langage, de l'écrit, du comptage. Ici aussi il est essentiel de suivre et respecter les règles dans tous les domaines, bien entendu.

L'ouverture à l'autre dans le respect de soi. La valeur structurante de l'éducation est bel et bien le lien social direct.

Les dangers de la réussite à tout prix

La "réussite" est désormais la valeur fondamentale de notre société, ou l'individu n'a plus de place. Trop souvent, les enfants soumis de plus en plus précocement au désir de réussite sont évidemment menacés de plus en plus tôt par l'échec. Pour qu'un jeune s'épanouisse, il est nécessaire que l'adulte l'invite à rejoindre son monde avec enthousiasme. Or, le futur est de plus en plus souvent dépeint comme incertain et la société menaçante. Il faudrait que les adultes veillent à ne pas transmettre leur propre inquiétude.

La définition de la réussite est à rebâtir. Actuellement c'est le dieu argent qui est le modèle omniprésent. Or c'est l'épanouissement humain qui représente la réelle réussite. Si les suaires n'ont pas de poches, ce qui revient à dire que tout l'or du monde ne suit aucun défunt au paradis, les bonnes actions, les relations sociales sont riches de symboles qui restent prospérer sur terre.

L'avenir nous appartient à tous

Les parents doivent également être vigilants et éviter d'accentuer l'ego de l'enfant en ne lui parlant que de lui ou de ce qu'il fait, éviter la surcommunication, ne pas en faire une vedette. Éviter de le surprotéger, car trop protéger affaiblit. Ne pas avoir peur de le laisser seul penser de lui-même, lui ménager des temps d'ennui, des temps de rien. Le laisser, le pousser à faire quelque chose, créer ou agir, et, enfin, n'oublions jamais que l'enfant devient ce qu'il est appelé à devenir, pas ce qu'on avait rêvé qu'il devienne. Il est venu de son plein gré pour accomplir sa tâche, Nous pouvons l'aider dans les domaines que nous maîtrisons, nous devons le laisser trouver ses propres réponses aux questions qu'il doit résoudre, en pleine conscience !


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