Le délire de l'école dès trois ans.
Le drôle de questionnaire du ministère pour les enfants de 3 ans !
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placé le 4-02-2021

C’est effrayant de lire un tel questionnaire ! À quoi va-t-il servir à votre avis ?
De plus, les raisons de l’agitation des enfants résident en GRANDE partie dans la télévision et les programmes violents qui y sont diffusés, sans oublier aujourd’hui les smartphones (violence, pornographie…) ! De ce côté rien n’est fait par les responsables politiques, absolument rien, bien au contraire, ils augmentent la quantité de ces programmes destructeurs !
L’école n’est plus axée sur son rôle premier d’instruction ( lecture, écriture et calcul ) , elle se donne une mission qui n’est pas la sienne d’autant qu’on a lamentablement tout fait pour la détourner de ce "rôle premier". Rôle qu'il serait bon de redéfinir, à mon humble avis.
Vous avez bien lu, vous aussi,
- « Répond mal à l’adulte »
- « Est agité »
- « Range n’importe comment »
- « Coupe la parole »
Ces mentions sont extraites d’un questionnaire destiné aux élèves des petites sections de maternelle.
Mais que poursuit donc le ministère avec ces fiches d’observations qui rappellent de très mauvais souvenirs ? Même à ceux qui sont jeunes mais se sont intéressé à la vraie histoire de France.
Comportementaliste et subjectif
Étalée sur plusieurs pages, la « grille d’observation élève » propose une vingtaine de questions par page, toutes relatives au comportement de l’enfant. L’enseignant doit cocher des cases pour dire si l’enfant se comporte ainsi souvent, parfois ou jamais. Le livret est nominatif et les données vont suivre l’élève jusqu’à sa sortie de l’éducation nationale.
Les questions posées sont comportementalistes et subjectives. On demande si l’enfant « répond mal à l’adulte ». S’il « réagit de façon excessive ». S’il « refuse de rentrer dans l’activité ». S’il « ne réfléchit pas avant d’agir ». S’il perd des vêtements. S’il « coupe la parole ». S’il « a des accès de colère ». On imagine les petites croix s’accumuler et un expert comportementaliste dessiner un profil permettant de classer l’enfant dans une catégorie.
35 000 enfants mis en fiches
Réalisée par la Depp, cette enquête va concerner 35 000 enfants qui seront suivis tout au long de leur scolarité. De janvier à mars ces élèves de 1700 classes de petite section de maternelle, c’est à dire âgés de 3 ans, seront ensuite suivis tout au long de leur scolarité. C’est le « panel 21 » qui fait suite aux panels 2007 et 2011 de la Depp.
L’enquête remplie par le professeur sera complétée par un interrogatoire des parents sur la situation familiale, l’implication des parents dans les études de l’enfant. Pour la Depp, « il s’agit d’une opération statistique comme les autres panels » dont les questionnaires sont en test. « Nous avons choisi de commencer le nouveau panel en maternelle car désormais l’instruction est obligatoire à 3 ans et on voit bien que par exemple les inégalités sociales sont déjà très fortes en termes scolaires en début de CP et c’est donc très important de suivre des parcours dès l’entrée en maternelle », nous dit la Depp. Le panel est décrit sur le site du ministère qui se garde bien de révéler la réalité des questionnaires.
À quoi ça sert ?
On s’interroge sur l’objectivité du questionnaire et ses finalités. Vouloir ainsi caractériser le comportement d’un enfant de 3 ans suppose qu’il y a un enfant modèle qui sert de référence ( blond aux yeux bleus ? ou brun aux yeux noirs ? ). On aimerait le connaître ! Car tous les enfants normaux :
un jour ou l’autre. Ce qui est réjouissant, c'est LA VIE !!!
On aimerait aussi connaître le baromètre qui définit l’écart entre le souvent et le parfois.
En fait dans cette enquête on navigue dans une subjectivité totale. On s’interroge aussi sur l’intérêt et la finalité de tout cet appareil. Entend-on définir des groupes d’enfants « menteurs » ou « agités » pour voir ce qu’ils deviennent ? Des familles qui ne s’occupent pas « bien » de leurs enfants ? Dont les « aspirations » sont pas conformes ? Car ces étiquettes vont suivre l’enfant et sa famille. Ils seront marqués par ces mentions et aussi blessés par elles. On se demande aussi quel enseignant acceptera de caractériser ainsi définitivement un enfant de 3 ans à coup de petites croix.Malheureusement il y en aura, car avoir un petit pouvoir ( même très très petit ) fait tourner de nombreuses têtes !
Un précédent
Ce questionnaire a eu des précédents. En 2005, un groupe d’experts de l’Inserm avait défini une nouvelle maladie, le « trouble des conduites » dont les symptômes étaient l’opposition, le mensonge ou même l’absence de timidité. « Dans l’intérêt des enfants » ils recommandaient un dépistage dès 3 ans réalisé par les enseignants, sensibilisés à leurs travaux, pour une intervention très précoce sur les enfants. À l’époque le questionnaire Inserm a fait scandale et le groupe de pédopsychiatres qui étaient derrière ce projet n’a pu aller au bout.
J'ai écrit cette information d'après un article écrit par François Jarraud sur le site lelibrepenseur.org
