placé le 30 juillet 2022Police/Justice
Un faux policier obtient les casiers judiciaires de personnalités connues et les diffuse sur internet
Cela semble tellement simple qu’on a du mal à y croire! Il a suffit d’une seule personne et de quelques coups de téléphone pour obtenir des informations censées être protégées par le ministère de l’intérieur.
Information de François Dumant - l'info au quotidien - 29 juillet 2022< - Lien direct
Il n’y a pas d’utilisation d’un dispositif particulier, pas de flic ripoux, pas de déguisement… Juste des appels dans de très nombreux commissariats sur tout le territoire.
Une pratique bien ficelée
Tout a commencé début juillet. Un homme, dont l’identité n’a pas été divulgué pour l’instant, appelait des commissariats en se faisant passer pour un policier, généralement de la BAC (Brigade anti-criminalité), et demandait le fichier de traitement d’antécédents judiciaires (ci-après le TAJ). Il use de la même méthode à chaque fois: un policier décroche et, immédiatement, il dit qu’il appelle pour «passer une personne au fichier».
C’est là où il demande le TAJ mais aussi le numéro de téléphone et l’adresse physique de la personne. Il a réussi ainsi à obtenir des informations confidentielles sur une cinquantaines de personnes, toutes connues: présentateurs télé, acteurs, stars de la télé-réalité, rappeurs et même de certains criminels. Le faux policier enregistrait les conversations et les diffusait sur les réseaux sociaux juste après.
Des échanges déconcertants avec les commissariats
Quand on écoute une des conversations, on s’inquiète forcément pour notre propre sécurité. C’est si facile… L’homme prend une voix assurée, utilise des termes de policiers qu’on entend dans n’importe quelle série, donne un faux numéro d’équipage (pourquoi personne n’a vérifié ne serait-ce qu’une seule fois?) et poursuit simplement par un: «C’est la BAC, c’est pour un TAJ s’il te plaît». Et là, surprise pour l’auditeur, le vrai policier au bout du fil donne tous les renseignements.
Rarement, un policier a posé quelques questions mais l’escroc prétendait simplement que son ordinateur était en panne ou qu’il avait besoin de passer ces fichiers via son téléphone. Si on peut comprendre que des policiers en appellent d’autres pour différents renseignements, comme avoir accès au fichier des personnes recherchées, on ne saisit pas comment une telle absence de contrôle est possible. Côté ministère, c’est le silence radio pour l’instant mais la direction de la police nationale a procédé à un rappel de consignes.